La question de la littérature dans l’oeuvre de Maurice Blanchot
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Toute la pensée de Blanchot est obsédée par la question de la littérature. Son oeuvre
qui se déploie dans un langage abstrait et intransigeant, est inépuisable par les
catégories de la pensée discursive, non que l’incommensurabilité d’une idée soit la
raison ultime de son génie, ni que l’éprouvant hermétisme d’un livre en assure la
justesse.
Comment décrire alors l’entreprise de celui qui raconte l’ineffable, qui fait de
l’indicible le lieu de toute voix narrative ? Admettre l’intelligibilité de cette question
est déjà un ancrage dans la volonté d’appropriation traditionnelle. Il faut pour saisir le
geste insaisissable de Blanchot (sans lequel tout de même cette recherche ne pourrait
aboutir) éviter plusieurs écueils : le ressassement éternel auquel il nous condamne,
faire une lecture fidèle à son esprit c’est ne rien reproduire, ou peut être n’est-ce rien
de plus que se perdre dans une négativité stérile si étrangère de celle qui structure
toute son oeuvre ; critiquer sa démarche comme inconséquente revient à voire dans sa
rigueur implacable le voile d’une fausse profondeur, d’une perverse vacuité. La voie
de l’oxymore est l’inévitable devant celui qui constate l’affreuse nudité de notre réel,
et de la littérature comme son expression la plus affranchie et la plus authentique,
comme sa vérité oubliée....