Effets métaboliques d’un régime à base de purée de pomme de terre contaminée par les pesticides chez le rat wistar

Abstract

Les pesticides, produits chimiques toxiques, sont très utilisés en agriculture pour l’augmentation des rendements agricoles. Ces molécules sont associées à l’apparition des troubles métaboliques, cancérigènes, neurotoxiques et problème de fertilité. La pomme de terre, légume très consommé par la population Algérienne est particulièrement contaminée par les pesticides. Les objectifs de ce travail sont d’étudier les toxicités de certains pesticides couramment utilisés pour le traitement phytosanitaire de la culture des pommes de terre (région de l’ouest Algérien), la métribuzine (herbicide) et le mancozebe (fongicide). La détermination in vivo des effets des pesticides à faible doses et à long terme (90 jours) sur le métabolisme des lipides et des protéines, le statut oxydant/antioxydant, l’activité de quelques enzymes et l’histologie des différents organes permet de voir les perturbations fonctionnelles et structurales chez les rats wistar mâles et femelles. Les résultats montrent que le traitement aux pesticides induit une chute du poids corporel consécutive à une diminution de l’apport énergétique quotidien, une chute du poids de muscle gastrocnémien, une hyperglycémie, une augmentation du taux d’urée, de la créatinine et des transaminases (ALT, AST) et une hyperlipidémie. De plus, une altération du statut oxydant/antioxydant est notée chez ces rats avec augmentation des teneurs plasmatiques et tissulaires en malondialdéhydes (MDA), diènes conjugués (DIC), protéines carbonylées (PCAR) et réduction du glutathion réduit, des activités de la catalase et de la vitamine C en faveur d’un stress oxydatif évident. L’activité enzymatique de la lécithine cholestérol acyl transférase (LCAT) est diminuée alors que l’activité lipase tissulaire est augmentée. A coté de ces altérations, l’histologie des différents organes est marquée par la présence d’un infiltrat inflammatoire et une désorganisation de l’architecture tissulaire suite aux pesticides. Il est donc nécessaire de prendre en charge les anomalies métaboliques, le stress oxydatif élevé et les perturbations de l’architecture tissulaire suite au traitement par les pesticides, mancozebe et métribuzine, à des doses faibles