L’Autre et l’ailleurs : La Symbolique de l’Etranger dans le roman « le Pays de l’Autre » de Leila SLIMANI
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University of Tlemcen
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Le pays des autres est le premier volet de la saga familiale de Leïla Slimani, qui s’étend de
1940 à nos jours et porte en sous-titre La guerre, la guerre, la guerre. Ce roman captivant,
inspiré de l’histoire familiale de l’auteure, explore les thèmes de l’amour et de la guerre.
Le récit suit Mathilde, une jeune Alsacienne de dix-neuf ans qui tombe follement amoureuse
d’Amine Belhaj, un spahi marocain engagé sur le front pour libérer la France pendant la
Seconde Guerre mondiale .Au début de la guerre, Mathilde est encore une jeune femme en
quête de son épanouissement personnel, freinée dans ses désirs et ses aspirations. Elle rêve
d'aventures et de liberté. Leur amour naît au cœur du conflit, et alors que la guerre touche à sa
fin, Mathilde est prête à tout pour vivre pleinement sa vie. Animée d’un désir insatiable
d’aventure, elle accepte la proposition d’Amine de le rejoindre au Maroc, où il possède une
ferme, afin de vivre ensemble et fonder une famille.
Le couple s'installe ensuite dans une ferme où Amine se consacre à l'agriculture, mais sans
parvenir à tirer de revenus de ces terres ingrates. Mathilde, quant à elle, se sentait perdue dans
cet environnement étranger, totalement différent de ce qu'elle connaissait. Elle se heurtait à la
dureté de la vie à la ferme, à la pauvreté ambiante, ainsi qu'à la complexité des traditions et
des mentalités locales. Pourtant, malgré ces difficultés, elle choisit d’accepter sa situation et
de résister, portée par l'amour qu'elle éprouvait pour son mari et leurs deux enfants, Aïcha et
Selim. Son désir de changement et de modernité ne s'exprimait plus pour elle-même, mais
pour eux, pour leur avenir. Au fil du récit, de nombreuses influences sociales viennent
compliquer la relation du couple. Ils prennent progressivement conscience des écarts culturels
et sociaux qui les séparent. Cette prise de conscience fait émerger la question de l'identité,
chacun réagissant selon ses propres origines idéologiques et sociales.
Dans le roman, la perception de l’autre, à travers les yeux de Mathilde, montre sa vision de la
société marocaine, différente en raison de sa position d’étrangère. Les traditions et la culture
de chaque personnage révèlent les divergences au sein du couple. De son côté, la société
marocaine oppose Mathilde à travers ses propres normes et valeurs. C'est à partir de ces
contradictions que se dessine une représentation de cette société.
La vie suit son cours et chaque personnage aspire à trouver sa place dans ce pays. Chacun
cherche sa liberté pour réaliser ses ambitions, qu'il s'agisse de Mathilde, Amine, Aïcha,
Selma, Moulila, ou d'autres.