la morbie-mortalité des nouveau-nés prématurés
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La prématurité représente un problème majeur de santé publique étant à la fois, la première cause de mortalité
néonatale et la deuxième cause majeure de décès chez les enfants de moins de cinq ans après la pneumonie. En
effet, selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé, plus d’un nouveau-né sur 10 est un
prématuré. Or les complications liées à la prématurité sont responsables d’une grande proportion de décès et bon
nombre de survivants souffrent de séquelles majeures et invalidantes allant des difficultés d’apprentissage à la
paralysie cérébrale en passant par les troubles visuels et auditifs. La situation en Algérie est tout aussi alarmante
car elle occupait en 2010 la 39ème place mondiale en matière de décès à la suite de complications de la
prématurité.
Nous avons mené une étude cohorte rétrospective exhaustive des dossiers médicaux des archives du service de
néonatologie de l'EHS Mère-Enfant de Tlemcen. Ceci dans le but de préciser le profil épidémio-clinique des
prématurés hospitalisés au sein de ce service durant la période allant du 01/01/2013 au 31/12/2013 tout en
évaluant les facteurs de risque et antécédents maternels ainsi que leurs impacts sur la morbi-mortalité des
prématurés. Les données recueillies ont été saisies et analysées grâce au logiciel épi info 7.
Nous avons recensé près de 407 prématurés, ce qui représente 25,07 % des hospitalisations en néonatologie en
2013. Le nombre de décès enregistré parmi les prématurés est de 122 à savoir 43.41% de la mortalité néonatale
au niveau du service. Nous avons noté une légère prédominance masculine avec un sexe ratio estimé à 1,42. En
classant les prématurés en fonction de leurs âges gestationnels nous avons obtenu : 5,41% de très grands
prématurés, 16,71%de grands prématurés et 77,89% de prématurés légers.
Les causes de la prématurité sont retrouvées dans 54,79% des cas, parmi les causes relevées : les causes
maternelles générales occupent la 1ère place avec près de 50,18% à leur tête l’hypertension artérielle avec
20,20%.
Les principaux motifs d’hospitalisation classés par ordre décroissant sont la détresse respiratoire avec 47,29%
puis vient la suspicion d'infection néonatale avec 19,95% et à la troisième position vient la prématurité isolée
représentant 12,56%.
Concernant la survie des prématurés, celle des filles est à 74,04% supérieure à celle des garçons estimée à
66,66%. Mais la mortalité est une fonction inverse de l'âge gestationnel, en effet elle atteint 100 % pour les très
grands prématurés, 63,24% pour les grands prématurés et 18,04% pour les prématurés légers.
Concernant les âges de survenue des décès, on note que 72,13 % d’entre eux survient avant 48 heures et 17,21 %
entre 2et 6 jours et 10,66% en période néonatale tardive. la durée des hospitalisations est en moyenne de 8,04
jours pour les prématurés.
C’est en analysant l’état des lieux que nous avons pu proposer des recommandations visant à maximiser la
survie des nouveau-nés prématurés en matière de leur prise en charge sans oublier évidemment d’agir en amont
en sensibilisant la société et particulièrement les femmes au problème que représentent les naissances
prématurées, et en leur accordant un meilleur accès aux soins. Or, cette situation ne se verra concrétisée que s’il
existe une collaboration multidisciplinaire entre les politiciens, financiers, professionnels de santé à savoir
obstétriciens, pédiatres néonatologistes, médecins, sages-femmes, puéricultrices et infirmiers mais aussi la
société toute entière et ceci pour le bien être des femmes enceintes, des foetus et des nouveau-nés.