Etude de la formation et de l’inhibition des biofilms mixtes Candida non albicans/ bactéries isolées des dispositifs médicaux du Centre Hospitalo- Universitaire de Tlemcen

Abstract

Les levures Candida non albicans sont de plus en plus incriminées dans les mycoses systémiques en milieu hospitalier et sont souvent associées à des bactéries dans des biofilms multi-espèces. La prise en charge des infections liées aux biofilms mixtes est difficile et de nouvelles solutions thérapeutiques sont donc nécessaires. L’objectif de la présente étude est d’évaluer la capacité des levures Candida non albicans et des bactéries co-isolées d’un même dispositif médical mis en place chez des patients hospitalisés aux services de neurologie médicale, d’anesthésie-réanimation et de chirurgie ortho- traumatologie du centre hospitalo-universitaire de Tlemcen à former des biofilms et de rechercher des moyens d’inhiber ces structures polymicrobiennes. Pour cela, nous avons dans un premier temps, recherché des altérations multi-espèces Candida non albicans/ bactéries sur les dispositifs médicaux, et tester leur sensibilité aux agents antimicrobiens. Ensuite nous avons évalué leur capacité à former des biofilms mono-espèces et mixtes levures/bactéries. Enfin, nous avons testé l’efficacité des solutions de verrouillages sur les biofilms mixtes. Les résultats obtenus ont montré que sur 340 prélèvements effectués, 19 levures Candida non albicans ont été identifiées dont C. tropicalis, C. glabrata, C. parapsilosis et C. famata. En parallèle, 25 bactéries ont été co-isolées avec les espèces de Candida non albicans dont 18 bacilles à Gram négatif et 7 bactéries à Gram positif. Les tests de sensibilité ont révélé une sensibilité des espèces fongiques à l’amphotéricine B et une résistance bactérienne importante à l'ensemble des agents antibactériens testés. Les levures isolées sont formatrices de biofilms mixtes avec les bactéries co- isolées. La quantité des biofilms produite varie en fonction des souches, des espèces et des milieux de culture utilisés. Les résultats relatifs à l’effet des solutions de verrouillages sur les biofilms mixtes révèlent une réduction de la biomasse de biofilm mixte (Candida non albicans- Bactéries) par la solution verrou d’EDTA (25 à 55%) ou d’amphotéricine B seule (40 à 70%). Cette efficacité est supérieure en associant l’amphotéricine B et l’EDTA. De même, l’utilisation de l’acide acétylsalicylique (40mg/mL) comme solution verrou, permet de réduire la biomasse des biofilms mixtes jusqu’à une réduction complète au bout de 24h ou de 48h en fonction des souches impliquées dans le biofilm mixte.