Un complexe touristique à Cherchell pour la miss en valeur des techniques constructive romaines antiques de la ville

Abstract

Le patrimoine romain en Algérie constitue un témoignage inestimable d’une époque où l’Afrique du Nord, et plus particulièrement la région de Cherchell (ancienne Caesarea), occupait une place centrale dans l’organisation territoriale, économique et culturelle de l’Empire romain. Les vestiges laissés par cette civilisation — qu’il s’agisse de forums, de théâtres, de basiliques, de routes ou d’infrastructures hydrau-liques — incarnent non seulement un savoir-faire constructif exceptionnel, mais aussi une vision urbaine structurée et durable. Ce patrimoine, à la fois matériel, par sa monumentalité, et immatériel, par les récits, les pratiques et les symboles qu’il véhicule, représente une ressource culturelle précieuse pour la mémoire collective algérienne. Dans le contexte actuel, marqué par une urbanisation rapide, souvent guidée par des impératifs écono-miques plus que culturels, ces vestiges sont menacés par l’oubli, l’enclavement ou une intégration mala-droite dans le tissu urbain contemporain. Il devient alors indispensable d’envisager une valorisation active du patrimoine antique, qui dépasse la simple restauration et s’oriente vers une réinté-gration fonctionnelle dans la ville. Il s’agit de faire de ces sites non plus des lieux figés du passé, mais des pôles dynamiques capables de contribuer au rayonnement culturel, au développement du tourisme patri-monial, à la formation d’une identité territoriale affirmée, et à la stimulation de l’économie locale. C’est dans cette logique que s’inscrit le projet proposé autour du site de Cap Tizirin, situé à proximité de Cherchell. Ce lieu, riche de potentiels mais encore peu valorisé, offre l’opportunité de développer une approche de requalification urbaine et architecturale qui respecte les strates historiques tout en répondant aux besoins contemporains. À travers des interventions paysagères, architecturales et muséographiques, le projet vise à reconnecter les habitants à leur patrimoine, à encourager une appropriation collective des lieux, et à inscrire durablement les vestiges antiques dans le quotidien de la ville. Ainsi, le patrimoine devient un outil de Développement durable, un facteur de cohésion sociale, et un levier d’attractivité touristique, tout en contribuant à la construction d’un avenir ancré dans la mémoire du territoire.