Impact de l’expression des gènes des sélénoprotéines et du statut sélénié, sur le développement du diabète dans une population de l’extrême ouest Algérien
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Le sélénium (Se) est un élément trace essentiel intégré aux sélénoprotéines sous
forme d’un 21ème acide aminé, la sélénocystéine. Des études récentes ont montré qu’un
statut en Se élevé ou une supplémentation peuvent constituer des facteurs de risques
pour le diabète de type 2 (DT2). Ces effets peuvent apparaitre à des concentrations
étonnamment basses, raccourcissant ainsi l’intervalle entre effets bénéfiques et toxiques
de l’oligoélément.
Ce travail visant à déterminer le statut en Se de la population diabétique de
l’extrême ouest Algérien, se veut une contribution à une meilleure compréhension de la
relation ambiguë entre le Se et le DT2.
Les marqueurs du statut sélénié auxquels s’est penchée cette étude sont : l’apport
alimentaire journalier (AAJ) en Se, le taux du Se plasmatique, la concentration
plasmatique en sélénoprotéine P (SePP), l’activité des enzymes antioxydantes ;
glutathion peroxydase 1 (GPx1) et glutathion peroxydase 3 (GPx3). Par ailleurs, grâce à
une approche in silico, un mécanisme moléculaire est proposé pour expliquer les causes
de l’insulinorésistance et du DT2 en cas de surexposition au Se.
Une comparaison entre la médiane de l’AAJ en Se des diabétiques et des
témoins a montré une différence non significative (72,40 μg / jour vs 70,30 μg / jour
respectivement). L'activité de la GPx1, l'activité de la GPx3 et le Se plasmatique étaient
légèrement inférieurs chez les patients diabétiques par rapport aux témoins (P>0,05). Au
contraire, la SePP était significativement plus élevée chez les patients diabétiques que
chez les témoins.
Les résultats de la régression logistique suggèrent une association significative
entre le statut en Se et le diabète. L’odds ratio pour le diabète, comparant le quartile le
plus élevé de l'apport alimentaire en Se par rapport au quartile de référence est de 2,12
(IC 95%꞉ 1,05-4,29, P=0,036). Le quartile le plus faible présente un odds ratio de 2,51
(95% IC꞉ 1,25-5,07, P=0,010). Il y avait un risque accru de diabète associé à une
augmentation du Se plasmatique par rapport au quartile 1. Le Se plasmatique du quartile
4 (l’intervalle de 104,58 à 143,24 μg /L) est associé à un OR de 2,76 (95% IC 0,92-
6,31; P=0,017). Il en est de même pour la SePP, en effet le quartile 4 est associé à un
OR de 4,53 (95% IC 1,63-12,59 ; P=0,004).
VII
Les résultats de cette recherche sont en faveur d’une association en forme de U
entre l’apport alimentaire journalier en Se et le risque de diabète. Les quartiles les plus
élevés de la SePP, ainsi que du Se plasmatique sont associés au risque du DT2 chez la
population de l’ouest Algérien.
En cas de surexposition au Se, l’acide aminé sélénocystéine peut se substituer
aléatoirement à son analogue soufré, la cystéine. Grâce au docking moléculaire, cette
substitution a été étudiée au niveau du récepteur de l’insuline. Il en résulte une
destabilisation du complexe insuline/récepteur qui pourrait entrainer une éventuelle
résistance à l'insuline.
Mots clés : Sélénium, diabète de type 2, apport alimentaire, sélénoprotéines, docking
moléculaire, récepteur de l’insuline