Les enjeux de la réalité sur la fiction dans le roman 2084, la fin du monde de Boualem SANSAL
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La critique de la domination religieuse est évidente dans 2084 La fin du monde ce
roman dystopique, qui ne nomme aucune religion connue. Le roman est une fable
d’anticipation qui décrit un monde. Certes le monde évolue mais le danger guette notre
vie. Notre travail ne consistait pas seulement à examiner le lien entre le contexte et
l’œuvre, de démontrer les liens étroits entre la réalité qui se reflète sur l’imaginaire de
l’auteur. Nous ne pouvons négliger le souci de l’auteur vis-à-vis de l’impact de l’œuvre
sur le lecteur. Il sait utiliser tous les moyens (linguistiques, artistiques (poétiques et
stylistiques) et langagières) pour capter son attention et déclencher sa réaction.
Nous partageons ce monde avec l’auteur et nous vivons les mêmes situations, les mêmes
conditions et les mêmes problèmes qui touchent notre société. Le contexte, c'est
généralement les événements qui se sont déroulés à l'époque où l'œuvre a été écrite
et/ou publiée cependant l’an 2015, est une date récente qui a été marquée par des
évènements qui ont bouleversés le monde par les actes terroristes accomplis par des
organismes islamistes et à leurs tête DA3ECH. L’écrivain francophone l’imagine, dans
un roman qui vient de sortir, sous la forme d’une "dictature religieuse qui s’étend sur
tout l’Abistan", ce continent imaginaire qui engloberait l’Europe. Cette dictature,
explique Sansal, "aurait quelque chose à voir avec l’islamisme, mais celui-ci parvenu à
son apogée". Il décrit l’Abistan comme "quelque chose d’absurde, infiniment plus
sinistre que Daech, l’Afghanistan, Boco Haram, La Somalie et la Libye réunies, plus
démoniaque que toutes les machinations de l’Arabie et du Qatar, plus fou que tous les
rêves de puissance de ces anciens empires ressuscités que sont l’Iran et la Turquie. Il est
sûrement trop tard, l’Abistan est déjà dans nos rues, mais notre combat n’en aura que
plus de mérite". De toutes les alertes lancées depuis des années par des observateurs
avisés de la stratégie hégémoniste de l’islam radical et totalitaire, celle de Sansal est la
plus catastrophiste. En comparaison, le roman de Houellebecq, Soumission, fait figure
d’aimable fiction. Reste que cet écrivain courageux, qui vit toujours en Algérie, est un
témoin privilégié de nos naïvetés et de nos abandons. 2084 n’est pas une attaque contre
l’islam. Il s’agit d’une mise en garde contre l’islamisme et la criminalité qui
l’accompagne. Boualem SANSAL attire l’attention des gens et des musulmans en
premier lieu sur le fait qu’à la longue et en raison des déchirements que connaît le
monde musulman, il y a un risque sérieux que l’islam tombe en entier dans l’escarcelle
de l’islamisme, et là nous serons dans une situation d’une dangerosité jamais vue...