Étude phytochimique bioguidée de plantes aromatiques sahariennes

Abstract

La recherche de nouvelles molécules actives contre les protozoaires et contre le Plasmodium falciparum en particulier demeure un défi sanitaire majeur pour la recherche pharmaceutique académique, tant les industries pharmaceutiques tardent à développer de nouvelles thérapies, principalement pour des raisons économiques. Les végétaux ont toujours pris une part importante dans la découverte de médicaments majeurs tels que la quinine et l’artémisinine pour ne citer que les antimalariques. On estime qu’à peine 1% des espèces végétales connues ont fait l’objet d’études pharmacologiques. Il reste donc potentiellement de nombreux principes actifs naturels à découvrir. Notre travail vise principalement à valoriser une bioressource originale de l’extrême sud algérien en démontrant le potentiel thérapeutique de six espèces d’Astéracées aromatiques relativement abondantes. En second objectif, nous essayerons -grâce à une investigation phytochimique bioguidée- de découvrir à partir d’extraits bruts, puis de fractions d’extraits de ces mêmes espèces végétales, de nouvelles alternatives au traitement du paludisme. Une étude phytochimique plus complète a été menée sur l’extrait de Pentzia monodiana non pas pour son activité antiparasitaire moyenne, mais pour apporter plus de données scientifiques concernant cette espèce endémique du Sahara central. Les techniques de chromatographie préparatives (CPC, CC flash, HPLCP), nous ont conduit à l’isolement de dix composés purs dont les structures chimiques ont été élucidées par RMN. Il s’agit de six lactones sesquiterpéniques et de quatre méthoxyflavones dont la 3’-O-méthyleupatorine et l’artémétine qui ont montré une affinité accrue pour l’hème.