Contribution à l'étude de la faune hypogee d'afrique du nord (milieux hyoporehique et phréatique

Abstract

Malgré les difficultés liées à la réalisation de ce travail tant du point de vue technique qu'humain (manque de spécialistes), nous avons pu répondre aux questions posées au départ ; les résultats nous permettent de soulever un certain nombre de problèmes. Dans l'état actuel de nos déterminations, nous retrouvons au niveau de la faune hypogée une zonation correspondant à celle des eaux superficielles en relation avec la minéralisation. La forte minéralisation de l'eau en plaine, probable- ment responsable de la baisse de la diversité et de la densité de la faune dans le milieu hypogé, est un phénomène largement répandu en Afrique du Nord et qui risque de s'accentuer sous l'effet de la pollution. Il serait peut-être intéressant de voir si la minéralisation élevée a des effets plus importants sur la faune hypogée que sur la faune benthique. La dominance des ubiquistes entraînant une banalisation de la faune est certainement la traduction de perturbations diverses, surtout au niveau du milieu hyporhéique. La réduction du débit, liée à une sécheresse prolongée et accentué (- par des pompages excessifs (pour l'irrigation), représente l perturbation majeure à laquelle les organismes les moins tolérants semblent ne 'pas s'adapter. Toutefois, on peut se demander si les phréatobies stricts, par exemple, n'ont pas trou- ver refuge plus profondément ou si elles se cantonnent dans d'autres zones non perturbées. L'étude des variations saisonnières de la faune hyporhéique a montré la succession de plusieurs communautés et mérite d'être affiné par le suivi de quelques stations soumi- ses à des conditions hydrologiques différentes. La méthode Karaman-Chappuis semble la mieux adaptée à la prospection du domaine hyporhéique des oueds, cependant, les résultats nous incitent à rechercher des méthodes complémentaires, plus difficiles à mettre en œuvre, mais qui per- mettraient peut-être la récolte des formes phréatobies. On peut envisager l'utilisation des substrats artificiels (Bois- son et Prost, 1984) ou la réalisation de pompages en profondeur par l'emploi de sondes en place à condition que la surveillance des dispositifs soit assurée. Le milieu interstitiel est un compartiment du domaine aquatique continental actuellement soumis à diverses agressions qui le fragilisent et menacent ainsi l'équilibre des écosystèmes aquatique phréatique et superficiel.