Modulation de la toxicité sélective de l’amphotéricine B et dormance des levures

Abstract

L’amphotéricine B reste l’antifongique de référence pour le traitement des mycoses systémiques, en dépit de sa toxicité rénale très sévère vis-à-vis des cellules de l’hôte qui conduit a l’arrêt et /ou à l’échec du traitement. Le but de cette étude est de rechercher dans un premier temps de nouvelles formulations de cet antifongique basées sur l’effet combiné de quelques paramètres physico-chimiques (solvant, pH et température). Dans un deuxième temps, nous avons testé l’effet de ces formulations sur le phénomène de dormance des levures de Candida albicans ATCC10231. Les résultats obtenus nous ont permis de sélectionner une formulation très intéressante. Il s’agit de l’amphotéricine B préparée dans le DMSO à une concentration de 10-3 M puis diluée à 10-4 M dans le tampon acétate de sodium/acide acétique pH 5,4, 100 mM et préchauffée pendant 20 minutes à 70°C. Pour cette formulation, l’efficacité de l’antifongique est améliorée de 17 % et la fuite de l’hémoglobine intracellulaire des globules rouges humains est réduite de 78 % par rapport l’amphotéricine B préparée directement dans le DMSO. Par ailleurs, l’utilisation de cette formulation à une concentration finale d’amphotéricine B égale à 0,4 μM, qui correspond à sa CMI, induit un réveil des levures de Candida albicans ATCC10231 si le temps d’incubation est prolongé au-delà de 24 heures. C’est le phénomène de dormance. En revanche, pour une concentration finale supérieure ou égale à 1 μM, aucune croissance des levures n’est observée. Ces dernières sont incapables de croitre après transfert sur milieu solide. Il s’agit de la CMF.