ETUDE DE LA VULNERABILITE DES EAUX DU BASSIN VERSANT DE LA TAFNA (ALGERIE, NORD-OCCIDENTALE)
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Dans le présent travail réservé aux sous-bassins de la Haute Tafna et de Sikkak (Nord-
Ouest algérien), nous nous sommes intéressés à l’étude hydrogéochimique des eaux, à
l’évaluation de la qualité des eaux à des fins de consommation humaine et d’irrigation et enfin
à l’estimation des degrés de vulnérabilité.
Dans ce contexte, cinquante-trois (53) échantillons ont été prélevés et analysés, dont
quarante et un (41) dans les eaux souterraines des aquifères mio-plio-quaternaires de Sebdou et de
Hennaya et douze (12) dans les eaux de surface des oueds de la Tafna supérieure et de Sikkak
durant les saisons humide (Mars-Avril 2017) et sèche (Octobre-Novembre 2017). Les analyses
physico-chimiques ont concerné la température (T), le pH, la conductivité électriques (EC), la TDS
et les ions majeurs (Ca2+, Mg2+, Na+, K+, Cl–, SO42–, HCO3–et NO3–). Les diagrammes utilisés pour
la détermination des faciès hydrogéochimiques indiquent que les eaux de l’aquifère de Sebdou,
sont de type bicarbonaté calcique, caractérisées par la prépondérance des alcalino-terreux et des
acides faibles, et chloruré calcique. Ce dernier caractérise aussi les eaux souterraines de Hennaya
marquées par une dominance des alcalins et des acides forts.
Par ailleurs, les teneurs en nitrates des eaux souterraines dans le sous-bassin de Sikkak sont
élevées et dépassent la norme de potabilité exigée par la réglementation algérienne et celle de
l’OMS (50 mg L−1). Il en est de même pour le pH dont les valeurs enregistrées en saison humide
(<6.42) ne sont pas conformes aux normes suscitées. Pour le sous-bassin de la Haute Tafna, la
situation semble moins préoccupante dans certaines parties de cette zone quant à leur utilisation à
des fins de consommation humaine.
Le report des échantillons sur le diagramme du SAR, traduit un risque de salinité moyen à
élevé et un risque de sodicité faible pour l’aquifère de Sebdou. Pour le cas de l’aquifère de
Hennaya, le risque de salinité assez élevé, ne pose pas de problème de sodicité.
Les valeurs de l’indice MH confèrent, en général, aux eaux des deux aquifères une
inaptitude à l’irrigation et pourraient de ce fait modifier la qualité du sol et réduire son rendement
agricole.
Les indices de qualité des eaux potables (DWQI) et d’irrigation (IWQI) indiquent que les
eaux souterraines de l’aquifère de Sebdou sont de qualité bonne à excellente et que celles de
Hennaya, altérée par des teneurs élevées en nitrates sont impropres à la consommation humaine.
Quant à leur utilisation à des fins d’irrigation, les eaux sont, selon l’indice de Meireles, à restriction
moyenne à élevée pour l’aquifère de Sebdou et élevée à très élevée pour celui de Hennaya.
Enfin, les modèles de vulnérabilité (SINTACS) établis révèlent que le risque de
vulnérabilité est modéré à élevé pour les eaux souterraines de l’aquifère de Sebdou et élevé à
sévère pour celui de Hennaya.
Mots clés: Tafna, Sikkak, Sous-bassins, Eaux, Hydrogéochimie, Qualité, Modèles, Vulnérabilité.