Impact économique et évaluation des risques liés au mode de préparation des chimiothérapies anticancéreuses

Abstract

Les chimiothérapies anticancéreuses, utilisées par les services d’hématologie clinique et d’oncologie, représentent plus de 60% des dépenses en produits pharmaceutiques d’un CHU. Il nous a paru important de nous pencher sur le mode de préparation de ces médicaments, en évaluant les économies que l’on pourrait faire, ainsi que les risques qu’encourent les préparateurs et les patients suite à ces manipulations. Le service d’hématologie clinique réalise un peu plus de 2500 préparations de chimiothérapie par an. Notre travail qui a duré six mois dans ce même service a permis d’estimer les pertes financières et par la même occasion d’évaluer les risques liés au modèle actuel de préparation de la chimiothérapie. En effet, ces pertes financières ont été estimées à 4,7% du budget annuel global de consommation en médicaments anticancéreux soit 3.057.662,73 DA sur 6 mois. Par ailleurs, des identifications de microorganismes, tel que Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeroginosa et plusieurs espèces d’Aspergillus, ont été décelés au niveau des espaces de préparation de ces chimiothérapies, ainsi que sur les préparateurs. Ces germes peuvent contaminer les préparations destinées à des patients souvent immunodéprimés et fragilisés par leurs hémopathies malignes ou par les traitements qu’ils reçoivent. Dans certains cas, ces risques de contamination peuvent mettre en jeu le pronostic vital du patient. Pour ce qui est du suivi des paramètres biologiques des préparateurs, des variations significatives ont été observées mais sans imputabilité certaine au mode de préparation