trouble spectre de la schizophrénie et troubles addictifs service de psychiatrie - CHU Tlemcen -

Abstract

La comorbidité entre schizophrénie et addiction constitue aujourd'hui un véritable problème de santé publique, qui interpelle en permanence les psychiatres, sur les liens unissant cette comorbidité et remet en question, les modalités de prise en charge d'une telle population de patients. Notre étude a concerné, 30 patients schizophrènes consommateurs de substances recrutés au service de psychiatrie du CHU TLEMCEN et chez lesquels, ont été utilisés des questionnaires. Notre objectif était d’étudier le profil des patients schizophrènes addicts , et de cerner les caractéristiques des patients comorbides. Ce sont les études épidémiologiques, qui ont documenté l'ampleur croissante de l'association des troubles psychiatriques et des troubles addictifs. La majorité de ces études suggèrent que la comorbidité schizophrénie trouble addictif n’est pas rare, mais plutôt présent de façon constante et importante, dans toute la population psychiatrique (les taux de prévalence restant variable d'une étude à une autre, en raison de différents facteurs). Bien que les professionnels de la santé mentale soient conscients de l’augmentation de la prévalence de la comorbidité, les ressources consacrées à la prise en charge restent insuffisantes. Un des défis particuliers, posés par la comorbidité, reste celui de son diagnostic précoce. L'importance d'une identification du diagnostic de comorbidité, d'une approche thérapeutique spécifique, afin d'éviter le cortège des complications cliniques et somatiques nous apparaît comme important à souligner. Une prise en charge, double et intégrée, l'utilisation d'une médication spécifique (neuroleptiques atypiques) ont également été soulignées comme intéressantes dans l'amélioration des symptômes et de pronostic des patients. Devant les limites méthodologiques de notre travail, il serait intéressant d'améliorer la portée de nos résultats, à l'aide d'une étude plus spécifiques (longitudinale et prospective), sur un échantillon plus large, en tenant compte des variables plus spécifiques (profil particulier des schizophrènes, durée de la prise de substance, personnalité) et en utilisant des échelles d’une plus grande spécificité, pour le patient double diagnostic. Cela validerait probablement les hypothèses concernant le lien entre la schizophrénie et l’addiction, et ouvrirait la voie à des perspectives de dépistage et de prise en charge adaptées. Par ailleurs et au vu des résultats de notre étude, il se dégage déjà que la prise en charge de ces patients commence par la représentation que le patient a de lui-même et de l’identité qu’il revendique : Addict ou souffrant d’une maladie mentale. De là, il s’adressera au réseau de soins pour addictifs ou aux services de psychiatrie et rencontrera l’une ou l’autre des logiques de soins, s’identifiera ou non aux patients de ces services. c’est à partir de ce constat, que s’impose la nécessité d’un décloisonnement entre les différentes institutions permettant une plus grande souplesse dans les prises en charge et une meilleure prise en compte de tous les aspects de sa demande de soins. A la fin de ce travail, nous croyons que les situations de comorbidité schizophrénie-addiction ne seraient pas négligeables en Algérie et que l’influence de la schizophrénie sur l’addiction et vis versa semble un fait difficile à nier. Les résultats de cette étude ne constituent pas une référence épidémiologique mais les différentes constations que nous avons faites et les nombreuses corrélations que nous avons établies peuvent constituer des points de départ d’une série d’études épidémiologiques dans de nombreux domaines. Par ailleurs, cette étude peut constituer, pour les professionnels de santé mentale en Algérie, une source d’information.