RUISSELLEMENT ET EROSION EN ZONE DE MONTAGNE : ANALYSE DES FACTEURS CONDITIONNELS CAS DES MONTS DE BENI CHOUGRANE - ALGERIE
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Les études menées sous pluies naturelles et sous pluies simulées ont apporté des éléments de
réponses utiles à la compréhension du déclenchement du ruissellement et de l’érosion dans les monts de
Beni Chougrane, zone très représentative du Nord-ouest algérien, ainsi qu’à la lutte antiérosive. L’étude
et le suivi des parcelles expérimentales, sur lesquelles les dynamiques érosives et les différentes situations
culturales ont été analysées sur deux types de sols les plus représentatifs, le sol brun calcaire vertique de
texture argileuse (SAV) et le sol brun calcaire de texture limoneuse (SBL) montre que l'érosion en nappe et
en rigole reste inférieure à 10 t/ha/an et qu’il existe des différences de comportement entre les situations
et entre les sols étudiés. Les résultats obtenus durant plusieurs années de mesures et d’observation
montrent que l’érosion annuelle est de 1,5 à 8,6 sur sols nus, de 0,3 à 2,7 sur les sols en jachère, de 0,1
à 3,8 sur les sols plantés et de 0,04 à 0,7 t/ha/an sur les systèmes améliorés. Les taux d’érosion obtenus
sont proches de ceux obtenus au niveau maghrébin. Toutefois l’érosion moyenne annuelle ne traduit pas
les extrêmes qui se traduisent à l’échelle de quelques événements pluvieux intenses. Les risques majeurs
sont liés aux averses exceptionnelles, soit aux orages très violents, soit aux pluies saturantes provoquant
une érosion pouvant dépasser pour certains événements 2 t/ha et où le Kr dépasse les 30 %. Les taux les
plus élevés sont enregistrés en automne où les conditions optimales du ruissellement sont réunies. Le
facteur d’érodibilité varie de 0,002 à 0,008 pour le sol SAV et de 0,018 à 0,04 pour le sol SBL.
Même si l'érosion en nappe reste en général modérée, la mince pellicule organo-minérale de la
surface du sol, source essentielle de la fertilité des sols, est continuellement éliminée par l’érosion
sélective (1,3<indice de sélectivité<3,9). Les pertes en carbone organique ont atteint 15 % en cinq ans.
Les systèmes de gestion traditionnels analysés, montrent que l'utilisation continue des sols ne
présente pas de grand risque comme celui des sols nus et/ou abandonnés et des jachères prolongées et
pâturées. La culture en billons, l’amélioration et la mise en défens de la jachère et des parcours s’avèrent
intéressantes pour la réduction de l’érosion (une réduction de 7 à 63 fois). L’hypothèse émise qui
considère que les modes d’utilisation des terres jouent un rôle important sur l’évolution de l’érosion est
vérifiée. Mais ce rôle peut être négatif comme il peut être positif, ils peuvent aggraver comme ils peuvent
l’atténuer le phénomène.
Les résultats obtenus sous pluies simulées ont montré l’effet positif du travail grossier (effet de la
rugosité) et des jachères mises en défens (effet de la couverture du sol) sur l’amélioration de l’infiltration
et la réduction de l'érosion et l’effet négatif des jachères pâturées et des sols abandonnés, caractérisés par
une faible couverture et une dominance de surfaces fermées.
La relation entre ruissellement et érosion n’est pas stable durant l’année, elle varie au cours des
saisons. La pluie et l'humidité peuvent expliquer que partiellement la variabilité du ruissellement et de
l'érosion. Les résultats montrent l'importance du rôle des propriétés de l'horizon superficiel dans la
régulation des flux d'eau et dans la détermination du comportement des sols vis-à-vis de l'érosion. Le
déclenchement du ruissellement et de l'érosion est en relation avec les états de surface. Ces états sont
aussi en relation avec les systèmes de gestion et les caractéristiques du sol. Le déclenchement du
ruissellement dépend beaucoup de la surface ouverte du sol. Les surfaces fermées accélèrent et
augmentent significativement le ruissellement. Les surfaces ouvertes sont plus élevées sur les sols
travaillés que sur les jachères et les parcours et sur sol SAV pendant la période sèche que sur sol SBL. A
l’échelle saisonnière, le ruissellement et l'érosion dépendent en premier lieu de l’évolution des états de
surfaces et en second lieu du développement du couvert végétal.