L’habitat individuel et l’urbain Nédromis en transformation

Abstract

Les centres anciens, en plus de leurs organisations fonctionnelles et structurelles exceptionnelles offrent un champ de renseignement inestimable dans le domaine de l’habitat. La ville de Nédroma avec son centre ancien -la médina- présente un site remarquable qui illustre un phénomène non présent dans les villes précoloniales algériennes. La médina est restée intacte dans sa structure emprisonnée par les limites de ses remparts aujourd’hui non existants. La colonisation dès son intrusion s’installe juste en face du centre ancien avec un mode d’organisation urbain et un type d’habitat totalement différent à celui de la médina. Depuis la ville n’a cessé de se modifier et de se transformer. L’habitation en tant que composante essentielle de la médina et de la ville tout entière n’est pas restée indifférente à ces mutations. Elle s’est altérée, son aspect physique et ses espaces se sont remaniés. Dans cette étude il est question de l’habitat individuel en tant qu’habitation traditionnelle et nouvellement bâtie. Ainsi l’objectif de ce travail est de tirer profit de l’enseignement de l’histoire et de toute la stratification qui est venue se disposer au fil de temps sur l’habitation et d’étudier les usages actuels de l’espace habité traditionnel, ou projeté nouvellement, afin de découvrir en quoi consistent son adaptation et son inadaptation. Cette recherche nous a permis d’esquisser la généalogie d’une part de l’habitation traditionnelle nédromienne et d’autre part de celle de la population citadine et rurale dans la région des monts des Trara. Partant d’une hypothèse, et à travers les observations et les enquêtes, on a pu conclure que le développement urbain de la ville qui se manifeste dans l’étalement et les nouvelles extensions a infecté l’habitation traditionnelle, cette altération s’est reflétée sur l’habitation en termes d’architecture, d’espaces, de pratiques et de représentations sociales. Actuellement, l’habitation traditionnelle ne présente aucun intérêt du point de vue du confort des habitants, à part la reproduction de quelques éléments architectoniques traditionnels (arcs, niches…) en façade ou à l’intérieur des espaces les plus représentatifs socialement : salon et cuisine.