LA PRISE EN CHARGE DE LA BRONCHO-PNEUMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE
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Nos résultats montrent que si les médecins généralistes sont très conscients du
problème de santé publique engendré par la BPCO, ils confirment la méconnaissance de la
maladie dans sa définition même, source d’erreurs diagnostiques et de prise en charge
ultérieures. Le dépistage est en effet insuffisant et la prise en charge non optimale
Le médecin généraliste est appelé à jouer un rôle clé dans le dépistage et la prise en
charge des BPCO ces prochaines années. Une collaboration étroite entre médecins
généralistes, pneumologues, kinésithérapeutes dans le cadre du réseau existant, avec mise en
place de formations adaptées devrait permettre une prise en charge aussi optimale que
possible à l’échelle de notre bassin de vie.
1. La BPCO est une maladie fréquente, source de morbidités (handicap, exacerbations), de
Mortalité et de dépenses de santé élevées.
2. Elle est définie par une obstruction bronchique permanente et progressive : il existe un
trouble ventilatoire obstructif défini par un rapport VEMS/CVF<0,70 après prise de
bronchodilatateurs.
3. Le symptôme principal est la dyspnée mais celle-ci est tardive.
4. Les diagnostics différentiels sont l’asthme et les dilatations des bronches.
5. Le diagnostic et l’appréciation de la sévérité reposent sur l’exploration fonctionnelle
respiratoire (spirométrie, volumes pulmonaires, diffusion du CO), l'analyse des gaz du sang,
l’exploration de la capacité d’exercice (test de marche de 6 minutes).
6. La sévérité de la BPCO repose sur l'importance de l'obstruction des voies aériennes (quatre
stades selon les valeurs théoriques du VEMS mesuré après administration de
bronchodilatateurs)
7. Les comorbidités sont fréquentes, doivent être recherchées et traitées :
dénutrition/obésité, déconditionnement musculaire, anémie, affections cardio-vasculaires,
anxiété/dépression, ostéoporose, cancer bronchique.
8. Le traitement repose sur :
- le sevrage tabagique
- les bronchodilatateurs inhalés (bêta2 agonistes et anticholinergiques de courte ou de longue
durée d’action)
- les associations fixes de bêta2 agonistes de longue durée d’action et de
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Corticostéroïdes inhalés (dans les formes sévères à très sévères avec exacerbations fréquentes)
- la réhabilitation respiratoire fait partie intégrante du traitement
- les vaccins (grippe, pneumocoque)
9. La prise en charge des exacerbations (majoration des symptômes) débute par la recherche
de critères d’hospitalisation (les signes de gravité clinique) et de la cause de l’exacerbation (la
purulence de l’expectoration fait évoquer une origine bactérienne).
10. Le traitement des exacerbations est celui de la cause (antibiotiques en cas d’infection
bactérienne) et des symptômes (bronchodilatateurs). Il associera éventuellement des
corticostéroïdes oraux (signes de gravité, amélioration insuffisante après 48h), une
oxygénothérapie (pour maintenir une SpO2> 90-92%) et une assistance ventilatoire
mécanique (en cas d'acidose respiratoire non compensée).
La BPCO est sous-diagnostiquée : y penser en présence d’une dyspnée, de toux
Chronique, d’exposition environnementale ou tabagique
• La spirométrie est requise pour un diagnostic de BPCO, qui se caractérise par
Une obstruction après administration de bronchodilatateurs
• Le degré de sévérité de la maladie est déterminé par la valeur du VEMS, la sévérité des
symptômes et la fréquence des exacerbations. Il permet de proposer un traitement
médicamenteux individualisé
• L’arrêt du tabac reste la mesure thérapeutique la plus efficace
• La réhabilitation pulmonaire améliore les symptômes et la qualité de vie, augmente
l’autonomie des patients, sans réduire la mortalité
• Le traitement médicamenteux améliore les symptômes, les fonctions pulmonaires, la qualité
de vie et diminue le risque d’hospitalisation et d’exacerbations mais ne permet pas non plus
de réduire la mortalité.
• L’intégration du contexte social et l’éducation thérapeutique du patient font partie de la prise
en charge de la BPCO.