PREVALENCE DES FACTEURS DE RISQUE DE L'ATHEROSCLEROSE A TLEMCEN

Abstract

Cette étude épidémiologique transversale menée auprès d'un échantillon de 1088 adultes âgés de 25 ans et plus, comprenant 612 femmes et 476 hommes, avec un taux de participation jugé satisfaisant pour une enquête à domicile de l'ordre de 83.69%, a permis d'estimer pour la première fois la prévalence de facteurs de risque de maladies cardiovasculaires à Tlemcen. Ont été étudiés principalement la sédentarité, le tabagisme, l'obésité, l'HTA, le diabète, les dyslipidémies et le syndrome métabolique, outre l'âge et le comportement préventif de la population vis-à-vis des maladies cardiovasculaires. Nous avons procédé dans ce travail, à une étude analytique de chaque variable puis une analyse multivariée des facteurs de risque, fournissant par âge et par sexe, les distributions ainsi que les principales statistiques de réduction dans la population d'étude. Cette étude indique que les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires sont largement répandus dans la population Tlemceniene, dont la prévalence se rapproche des données nationales et se situe au niveau de celles observées dans les pays en transition épidémiologique. Elle a permis de cerner l'immense Iceberg que constitue le problème des facteurs de risque dans la population. La partie inapparente de cet Iceberg que constituent les facteurs de risques non dépistés, et la grande frange d'affections traitées non équilibrées posent le problème crucial de la qualité de prise en charge de ces pathologies ; En outre, les prévisions indiquent que leur prévalence va aller en s'aggravant avec le changement du mode de vie, l'augmentation de la survie et le vieillissement de la population. Au-delà des chiffres, elle constitue l'étape initiale, celle de l'identification des besoins de santé d'une population de zone semi urbaine de l'Ouest Algérien ; S'intégrant dans une démarche de santé publique, l'étape suivante sera la concrétisation d'un programme de protection et de promotion de la santé cardiovasculaire dans la région (type CINDI), qui se fonde sur le concept d'une approche intégrée de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles. Sa mise en oeuvre nécessite l'association de deux stratégies, l'une axée sur la population et l'autre sur l'exposition au risque, ciblant le renforcement des actions de lutte contre les maladies cardiovasculaires, en passant par un meilleur contrôle de l'HTA, du diabète, de l'obésité, du syndrome métabolique, du tabagisme, de l'inactivité physique et du stress psychosocial d'une part et, l'amélioration du profil des personnes à risque grâce à la prévention concrétisée par la promotion d'un mode de vie sain et moins occidentalisé favorisant l'activité physique et le retour à son alimentation saine traditionnelle méditerranéenne d'autre part. En fait, l'action de santé publique ne peut se concevoir qu'au moyen d'une stratégie privilégiant des mesures multidisciplinaires : environnementale, éducative, économique, industrielle, législative et politique engageant la responsabilité des individus et l'adhésion de l'ensemble des secteurs de la société. De toute manière, la sonnette d'alarme est désormais tirée, et certains pays ont intégré cette donne [215] dans leur politique de promotion de la santé cardiovasculaire. Et c'est en tenant compte de la spécificité Algérienne dans la prévention primaire et dans la prise en charge des facteurs de risque, que la tendance des maladies cardiovasculaires pourrait changer de pente.