Effet inhibiteur de quelques extraits de plantes médicinales de l’Ouest d’Algérie sur des souches de Pseudomonas aeruginosa d’origines hospitalières

Abstract

Pseudomonas aeruginosa, une bactérie nosocomiale réputée pour sa virulence et sa propension à développer une résistance aux antibiotiques, suscite l'intérêt croissant de la recherche de thérapies alternatives. Les huiles essentielles extraites de plantes médicinales émergent comme des candidates prometteuses grâce à leurs propriétés antimicrobiennes bien établies. Dans cette étude, cinq huiles essentielles (Ammoides verticillata, Cistus munbyi, Origanum glandulosum, Thymbra capitata et Thymus lanceolatus) provenant de plantes de l'ouest de l'Algérie ont été examinées pour leur activité antibactérienne contre des souches de P. aeruginosa résistantes aux antibiotiques. Les huiles essentielles, obtenues par hydrodistillation, ont fait l'objet d'une analyse approfondie de leur composition via la GC-MS. Les résultats de l'étude révèlent que les huiles essentielles de Cistus munbyi et de Thymus lanceolatus affichent une activité notable, avec des zones d'inhibition allant de 9 à 20 mm et des dilutions en bouillon efficaces entre 0,125 % et 1 %. En revanche, Origanum glandulosum, Ammoides verticillata et Thymbra capitata ont montré une activité moindre contre ces souches résistantes. L'huile essentielle de Cistus munbyi a démontré une réduction significative de la biomasse des biofilms de P. aeruginosa de manière dose-dépendante, présentant un potentiel antibiofilm prometteur. À la concentration minimale inhibitrice (CMI), elle a éliminé les biofilms jeunes avec une moyenne de 63,52%, et a également montré une élimination significative des biofilms matures avec une moyenne de 47,39%. Les observations au microscope électronique à balayage ont confirmé une réduction marquée des biofilms traités par l'huile essentielle, dévoilant une architecture altérée et un rétrécissement cellulaire. À des concentrations sub-CMI, l'huile de C. munbyi a atténué les facteurs de virulence, dont la production de pyocyanine, la matrice d'exopolysaccharides (EPS) et la sécrétion de l'élastase LasA. De plus, une diminution significative de la communication cellulaire a été observée, évaluée par la réduction de la violacéine chez Chromobacterium violaceum. En résumé, l'huile essentielle de Cistus munbyi présente des effets anti-pseudomonals prometteurs, offrant un potentiel considérable pour atténuer la propagation des infections et contrer la résistance aux antibiotiques associée à P. aeruginosa.