Évaluation des stratégies thérapeutiques dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque : Adhésion aux recommandations et optimisation.

Abstract

Introduction : L’insuffisance cardiaque (IC) constitue un problème majeur de santé publique par sa fréquence, son pronostic sévère et son impact sur le système de soins. La prescription cohérente des thérapeutiques ayant prouvé leur efficacité dans la réduction de la mortalité et leur titration en conformité avec les recommandations internationales diminue le risque de décompensation, d’où l’importance d’une prise en charge efficace. Objectifs : L’objectif principal de cette étude est d’évaluer si les prescriptions des thérapeutiques instaurées, chez les patients insuffisants cardiaques, sont en accord avec les recommandations internationales relatives au traitement de l’IC. Méthode : Il s’agit une étude observationnelle transversale, portant sur 44 patients insuffisants cardiaques traités, au niveau du service de cardiologie de CHU de Tlemcen de septembre2021 à février 2022. Le recueil de données s’est fait sur la base d’un questionnaire. Résultats : Dans notre étude, l’âge moyen était de 62 ans avec un sexe ratio 1.58 en faveur des hommes. La majorité des patients (61%) ont été déjà hospitalisé pour une IC. Les principaux facteurs de risque cardiovasculaires rencontrés étaient: le sexe masculin (63.30%), l’âge avancé (52.30%), l’HTA (36.40%) et la sédentarité (43.20%). L’inobservance thérapeutique et l´écart du régime ont été les principales causes de décompensation avec respectivement 36.4% et 31.8%. Les diurétiques de l´anse ont été les plus prescrits (81,80%) suivis des BB (72.70%) et des antiagrégants plaquettaires (75%). Les recommandations étaient bien suivies chez 54.5% des patients. L’optimisation thérapeutique était assurée chez 25% seulement. L’analyse des freins à l’optimisation a montré que le manque de consultation (75%), l’âge avancé (50%), l’insuffisance rénale chronique (34.10%) et l’hypotension (22.70%) sont les principaux responsables. Conclusion : Cette étude nous a permis de conclure que l’IC est insuffisamment contrôlée chez un bon nombre de patients. Le suivi des recommandations et l’atteinte des doses cibles restent lacunaires. Ceci s’oppose au bon contrôle de la pathologie et expose les patients au risque de décompensations fréquentes. De ce fait, cette pathologie nécessite une organisation entre les différents professionnels de santé et les patients de manière à minimiser le nombre d’hospitalisations et améliorer la prise en charge.