L’insuffisance rénale aigue médicamenteuse compliquant la prise en charge d’une endocardite infectieuse

Abstract

L’endocardite infectieuse est une infection grave touchant les valves cardiaques, et son traitement peut nécessiter l’utilisation d’antibiotiques néphrotoxiques tels que la gentamicine et la vancomycine. L’objectif de cette étude est d'étudier le profil de ces patients ainsi que d’analyser les risques et les mécanismes de l’IRA médicamenteuse associée à ces antibiotiques. Nous avons mené une étude descriptive rétrospective incluant tous les patients atteints d’endocardite infectieuse, réalisée au niveau du service de cardiologie CHU Tlemcen entre Janvier 2020 et Juin 2023. Nous avons inclus 26 patients. On a noté qu’il y avait une prédominance masculine de 57.60 %, avec un sexe ratio de 1.35. Et un âge moyen de 58ans. Les antécédents cardio-vasculaires étaient dominés par les Valvulopathies (61.54 %), mise en place de pacemaker (11.54 %) En ce qui concerne le profil biologique, 76.92 % de notre population présentent une hyperleucocytose, 69.23% des patients étaient anémiques, 88% des patient sont admis avec un taux élevé de CRP, 62% des patients ont un bilan positif concernant le facteur rhumatoïde, la créatininémie était normale chez 80% des patients à l’admission. Les données écho-cardiographiques ont montré la présence de végétation chez 76.92% de la population alors que 35% des patients sont porteurs de prothèse valvulaire. L'antibiothérapie basée sur la gentamicine est plus probable de développer une IRA médicamenteuse avec un pourcentage qui dépasse 50% tandis que la vancomycine entraine moins de lésions rénales avec un taux de 15.38 % alors que l’association des deux antibiotiques est responsable d’IRA dans 31.17% des cas. Le pourcentage de développer une IRA au cours de l'hospitalisation était de 84% avec une récupération totale de la fonction rénale décrite dans 70% des cas tandis que le taux de décès des patients atteints d’endocardite infectieuse est évalué à 23.08%. Une surveillance étroite et une collaboration entre les différentes spécialités médicales sont nécessaires pour optimiser les résultats cliniques et minimiser les complications rénales chez les patients atteints d’endocardite infectieuse.