Les infections à Clostridioides difficile chez les patients atteints de Covid-19 au niveau de l’EPH Remchi
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University of Tlemcen
Abstract
Alors que le monde s'attelle à la lutte contre la pandémie de Covid-19, une menace
silencieuse émerge dans les coulisses. Les infections à Clostridioides difficile, une redoutable
bactérie nosocomiale, se propagent parmi les patients atteints du Sars-Cov2, aggravant
davantage leur état de santé déjà précaire. Cette bactérie opportuniste est responsable d'une
infection gastro-intestinale sévère.
L'objectif de cette enquête épidémiologique est de mettre en évidence cette double
menace au sein du service de médecine interne de l'EPH Remchi (Tlemcen) et d'identifier les
facteurs de risque associés à la co-infection Covid-19/ C.difficile. Ainsi, une enquête
rétrospective cas-témoins a été menée en analysant les dossiers médicaux des patients admis au
service de médecine interne entre janvier 2020 et février 2023. Les patients atteints la Covid-
19 ayant développé ultérieurement une infection à Clostridioides difficile accompagnée de
diarrhée étaient considérés comme des cas, tandis que ceux atteints uniquement de Covid-19
étaient considérés comme des témoins.
Parmi les 27 cas confirmés de Covid-19 pendant la période de l'étude, 15 (56%) étaient
co-infectés par C. difficile et 12 (44%) étaient uniquement atteints de Covid-19. L'évolution
clinique était favorable chez 22 patients (81%), tandis que 5 (19%) décès ont été enregistrés.
La mortalité était plus élevée chez les patients co-infectés par C. difficile que chez ceux atteints
uniquement la Covid-19.
Afin d'établir la corrélation entre l’infection à C. difficile et la Covid-19, une analyse en
composantes principales (ACP) et de la régression logistique a été réalisée. L’ACP a révélé
une association de l’infection à C. difficile avec l’âge et les marqueurs biologiques tels que le
VGM, LYM, TCMH, GB et les GR. Les résultats de la régression logistique binaire montrent
une association statistiquement significative entre l’ICD et le taux de monocytes, l’hématocrite
et le VGM. Une augmentation de taux de monocytes et d’hématocrite dans le sang exerce un
effet protecteur contre l’ICD de l’ordre de 24% et 62% respectivement. Cependant
l’augmentation de taux de VGM est associée à une augmentation du risque de l’ICD d’environ
7%.
Des mesures de prévention doivent être mises en place dans le but de réduire les risques
de co-infection à Clostridioides difficile.