les violences cervicales en consultations médico-légales et leurs évolutions dans notre société ; un constat médical au service de la justice. Etude rétrospective au service de médecine légale, Tlemcen

Abstract

Introduction En médecine le cou est un carrefour vital, aéro-digestif, une région du corps souvent négligée par nos confrères ou mal investigués, constitue une zone spécifique sur les deux plans, « anatomique et médico-légale ». La violence cervicale est un motif de consultation fréquent en médecine générale, dans un cadre traumatique urgent voire vital, dont les médecins s’acharnent à sauver les vies des victimes, en oubliant ou en sous-estime l’intérêt d’un constat initial sur les lésions initiales qui étaient à l’origine de la mort ou de l’invalidité. Objectif : notreobjectifestdemontrer l’intérêt médico-légal de la prise en charge d’une blessure cervicale, tous en décrivant la particularité anatomique et physiopathologique du cou et de contribuer à éclairer la justice sur une réalité sociale à travers une enquête médico-légale. Matériel et méthodes : L’étude a été faite sur les 321 dossiers de l’année 2021 des victimes blesses au niveau de la région cervicale ; tirés des consultations médico-légales du service de médecine légale CHU Tlemcen. C’est une étude rétrospective qui cherche à faire montrer l’évolution des blessures du cou au niveau de la wilaya de Tlemcen, tout en mettant en valeur le rôle du médecin envers ces agressions graves par leur siège Résultats : prédominance de quatre-vingt-huit pour cent des sujets majeurs, blessés du cou par rapport aux consultants mineurs qui était seulement de à douze pour cent. Les femmes représentent une partie non négligeable frôlant largement la marge des 40 pour cent. En analysant l’évolution du nombre des blesses du cou au cours de l’année on constate une nette augmentation pendant la période estivale. Les abrasions épidermique s’étaient le motif de consultation le plus important pour agression cervicale, suivies de près par les cervicalgies ; Les plaies représentaient plus du 1/10 des motifs de consultations dans une région très sensible du corps. Les coups et blessures volontaires, reviennent comme la première circonstance à l’origine des blessures cervicales. Globalement les blessures du cou n’étaient pas assez graves pour nécessiter une incapacité totale de travail qui dépasse les 15 jours. Discussion : Le nombre des consultations a reconnu une recrudescence pendant la région estivale, où on assiste à une période très mouvementée de la population et donc une hausse des violences et des accidents de la circulation. Les victimes mineurs n’ont pas étaient épargnées par la violence cervicale, ça reste un motif de consultation impressionnant voir choquant pour cette catégorie fragile de la population. Le cou comme région vitale mais surtout esthétique, et symbole de beauté n’a pas était épargné chez les femmes, qui ont été présentes avec force dans notre étude. Les blessures cervicales s’inséraient dans un contexte des poly traumatismes ;cela pourrait être expliqué par l’utilisation des mécanismes de défense lors des coups et blessures volontaires, le cou reste une région accessible à la portée des mains, et le plus souvent sert de support pour maitriser la victime, avant de lui infliger d’autres blessures sur d’autres régions du corps. Selon notre étude, les coups et blessures était les circonstances dominantes à l’origine des blessures cervicales, région vitale, le cou est agressé dans un but simple celui de maitriser la victime ou plus grave celui de lui infliger un coup mortel. Conclusion : Le futur médecin généraliste ne devrait pas négliger le cou dans ses constatations, il devrait avoir des constatations basées sur des preuves scientifiques, qui permettront aux juges de rendre justice. La prise en charge médicale devrait répondre à des normes éthiques, déontologiques et techniques, devant les victimes d’agressions, plus spécifiquement des violences cervicales. Le médecin, exerçant dans le secteur public ou libéral, a des obligations professionnelles, éthiques, déontologiques et sociales, il participe par son savoirfaire, et par ses engagements à servir et faire valoir les droits de ces concitoyens.