Composition et activités biologiques des huiles essentielles de Pituranthos scoparius (Guezzah) et de Myrtus communis (Rihan)

Abstract

Composition et activités biologiques des huiles essentielles de Pituranthos scoparius (Guezzah) et de Myrtus communis (Rihan) Dans le but de valoriser les plantes aromatiques d’Algérie, nous nous sommes intéressés dans ce mémoire à l’étude de la composition chimique et les activités biologiques (antioxydante, antimicrobienne et anti-inflammatoire) des huiles essentielles de deux plantes, à savoir : Pituranthos scoparius et Myrtus communis poussant spontanément en Algérie. Les huiles essentielles ont été obtenues par hydrodistillation avec un appareil de type Clevenger. La première partie concerne la caractérisation des huiles essentielles des deux plantes. Les échantillons de P. scoparius ont été collectés dans deux régions différentes : Ghardaïa et Béchar. Les rendements en huiles essentielles sont très variables, allant de 0,32 à 0,46% et de 0,38% à 0,96%, respectivement. L’analyse des huiles essentielles a été réalisée par les techniques chromatographique et spectroscopique (CPG-Ir et CPG-SM). La combinaison de ces deux techniques a permis d’identifier 31 composés représentant 93,1% de la composition totale pour l’huile essentielle de P. scoparius récolté dans la région de Ghardaïa, 30 composés représentant 92,5% de la composition totale pour celle de la région de Béchar. Ces huiles essentielles sont riches en monoterpènes et en phénylpropanoïdes. L’échantillon de Ghardaïa contient : limonène (23,3%), α-pinène (8,5%), germacrène D (8,3%), α-Phellandrène (7,5%), myristicine (6,0%) et (Z)-ligustilide (5,6%) comme composés majoritaires, tandis que celui de Béchar est dominé principalement par la 6-méthoxy élémicine (34,7%), le sabinène (23,2%) et l’α-pinène (19,4%). Les échantillons de M. communis ont été récoltés dans cinq stations de la région de Tlemcen : Beni Khellad, Honaïne, Beni Ouarsous, Nedroma et Aïn Kebira. De même, les teneurs en huiles essentielles des feuilles de Myrtus communis sont très variables avec des moyennes allant de 0,30% à 0,85%. Nous avons pu identifier 26 constituants représentant 97,1% de la composition totale. Cette huile essentielle est largement dominée par les monoterpènes. L'α-pinène (38,9%), le 1,8-cinéole (33,4%) sont les principaux composés, suivis par le limonène (9,9%). La deuxième partie a été consacrée à l’étude des activités biologiques. Le pouvoir antioxydant a été évalué par la méthode de la réduction du radical DPPH•. Les résultats révèlent que l’ensemble de ces huiles essentielles testées ont une faible capacité réductrice en comparaison avec l’antioxydant de référence utilisé (acide ascorbique : CI50 = 0,02 ± 0,001 mg/ml). L’échantillon de P. scoparius de Ghardaïa s’est révélé le plus actif avec une CI50 de l’ordre de 6,48 mg/ml. Enfin, l’activité antibactérienne de ces huiles essentielles a été déterminée par la méthode de diffusion sur disque vis-à-vis de six souches bactériennes (Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli, 2 Klebsiella pneumoniae, Staphylococcus aureus et Bacillus cereus). Toutes les bactéries se sont montrées très résistantes contre les huiles essentielles des deux plantes sauf Staphylococcus aureus qui s’est révélé sensible à l’huile essentielle de Myrtus communis avec un diamètre de la zone d’inhibition de l’ordre de 13 mm. Les deux échantillons de Pituranthos scoparius se sont révélés moins actif contre Staphylococcus aureus, avec des diamètres des zones d'inhibition variant entre 8,0 et 10,0 mm. Enfin, à cause de la crise sanitaire due au coronavirus (Covid-19), nous n’avons pas pu évaluer le pouvoir antifongique de ces huiles essentielles contre le mycélium ainsi que l’activité anti-inflammatoire par le test d’inhibition de la lipoxygénage in vitro. Mots clés : Pituranthos scoparius, Myrtus communis, huile essentielle, composition chimique, CPG(Ir), CPG-SM, activité antioxydante, DPPH, CI50, pouvoir antibactérien.