etude des discordances entre différentes bases de données médicamenteuses appliquées à l'analyse des prescriptions des patients du COVID-19 au niveau du service des maladies infectieuses du CHU Tlemcen

Abstract

Le pharmacien clinicien a un rôle très important dans la sécurisation des prescriptions médicamenteuses au sein d’un établissement de santé. L’analyse pharmaceutique en Algérie a commencé timidement à s’implémenter au sein de nos CHU et des équipes comme celle du laboratoire de pharmacologie du CHU Tlemcen a été la première à le faire. Un outil d’aide à la décision, crée par Dr Nabil BORSALI et une équipe d’informaticiens de l’université de Tlemcen, utilise à titre expérimental la base de données médicamenteuses (BDM) Thériaque® et il a été adapté et introduit au parcours de soins des patients atteints de COVID-19 au service des maladies infectieuses du CHU Tlemcen. Cet outil ayant été expérimenté avec une seule BDM, nous avons voulu à travers ce travail diversifier les ressources documentaires afin que le pharmacien soit exhaustif dans ses interventions pharmaceutiques. L’objectif principal de notre travail était double, le premier étant de récolter un maximum d’informations avec des entretiens pharmaceutiques auprès du patient et le second étant de comparer la différence d’alertes entre plusieurs BDM francophones et anglophone afin de faire une synthèse d’informations à intégrer à l’outil d’aide à la décision Anapharm®. Nous avons pour cela mener des entretiens pharmaceutiques avec des patients Covid-19 et rechercher des données médicales dans le dossier papier et ce du mois de décembre à mars. Les patients inclus étaient ceux qui présentaient au moins une pathologie associée au COVID-19 et ce afin de limiter les complications cliniques chez ces malades fragilisés. Les prescriptions médicamenteuses ont été introduites dans les différentes BDM et les résultats ont été comparés afin de décider laquelle des alertes prendre en considération et faut-il rajouter des informations complémentaires. Sur les 33 patients consultés et les analyses pharmaceutiques réalisées sur leurs prescriptions nous avons répertoriés 85 alertes de risques d’interactions médicamenteuses. 12 d’entre elles représentaient 80% des interactions dont 11 étaient discordantes entre les différentes BDM. La recherche bibliographique, menée en parallèle des alertes numériques, a permis de compléter l’explication de cette différence et d’opter pour le signalement des BDM qui avaient un impact clinique sur la prise en charge des patients étudiés. En conclusion, notre travail nous a permis de nous approprier et de maîtriser les entretiens pharmaceutiques avec les patients dans un but d’avoir un maximum d’informations pour réaliser des analyses de prescriptions médicamenteuses exhaustives. Aussi, nous avons pu identifier les discordances entre les BDM ce qui permettra à l’équipe de pharmacologie d’améliorer et d’introduire de nouvelles alertes d’interactions émises par l’outil.