la surveillance biologique de l'heparine chez les patients atteints de COVID-19

Abstract

Les perturbations de la coagulation sont fréquemment observées chez les patients atteints de COVID-19 ainsi que les événements cliniques thrombotiques, ce qui augmente le taux de mortalité. Cette coagulopathie a imposé d’introduire une héparinothérapie prophylactique chez tous les patients hospitalisés. Ce qui nécessite une surveillance biologique afin d’éviter tout risque hémorragique ou inefficacité thérapeutique. La surveillance se fait par la mesure de l’activité anti-Xa, mais elle est peu utilisée en Algérie. Dans ce travail, nous rapportons l’expérience du Laboratoire d’Hémobiologie de CHU Tlemcen. Il s’agit d’une étude descriptive prospective faite le mois de février 2021, à propos de 23 cas traités par l’héparine de bas poids moléculaire de type : Enoxaparine (LOVENOX®). Pour objectif de comparer entre les dosages plasmatiques et les doses thérapeutiques référentielles d’HBPM, et d’étudier la corrélation entre l’activité anti-Xa et les doses administrées d’Enoxaparine en préventif comme en curatif. L’âge moyen de nos patients est de 64 ans, avec des extrêmes allant de 35 à 88 ans, et un sexe ratio de 1.5. Tous les patients ont été hospitalisés au niveau de bloc 470 (bloc réservé aux malades atteints de COVID-19). Plus que 65 % de nos malades ont un IMC<30 et âgés de plus de 65 ans. Notre étude a comparé entre les valeurs plasmatiques (l’activité anti-Xa) de chaque patient et les valeurs référentielles des HBPM, on a trouvé que plus de 45 % des patients ont une activité anti-Xa hors normes : sur-dosée (pour les patients avec IMC<30) ou sous dosée (risque thrombotique) notamment chez les patients traités par des doses prophylactiques. Ce qui nous ramène à conclure que la thérapie en prévention des patients atteints de COVID-19 était mal adaptée et fondée à cause de manque des études et le non-respect des heures d’injection. On a prouvé donc l’importance de la surveillance de l’héparinémie dans la prise en charge thérapeutique surtout chez les patients ayant plusieurs facteurs de risques.