indicateurs de risque du cancer de l'œsophage certaines conditions médicalesetfacteursliés au tabac

Abstract

En raison du peu de progrès dans le pronostic et la survie des patients atteints de cancer de l'oesophage, le diagnostic précoce et la prévention ont été priorisés. La consommation d'alcool et le tabagisme sont les principaux facteurs de risque du carcinome épidermoïde, et un indice de masse corporelle élevé et un reflux gastro-oesophagien sont fortement liés à l'adénocarcinome de l'oesophage. Cependant, les mécanismes sous-jacents des associations observées entre ces facteurs de risque et le cancer de l'oesophage ne sont pas entièrement compris. Cette thèse visait à mieux comprendre l'étiologie de ce cancer à travers une série d'études épidémiologiques. Une relation inverse entre l'infection à H. pylori et le risque d'adénocarcinome de l'oesophage, et un lien positif avec le risque de carcinome épidermoïde est suggéré. Nous avons identifié des cohortes rétrospectives de patients hospitalisés pour des ulcères gastriques et duodénaux - tous deux fortement liés à l'infection à H. pylori - entre 1997 et 2019 via le registre Tanzanien des patients hospitalisés. Nous avons trouvé un excès de risque de 70% d'adénocarcinome de l'oesophage chez les patients atteints d'ulcère duodénal (SIR = 1,7 IC à 95% 1,1-2,5) par rapport à la population tanzaniennes générale. Ce résultat était plausible car l'ulcère duodénal est associé à une hyperacidité et à un reflux gastro-oesophagien, un facteur de risque important d'adénocarcinome de l'oesophage. Cependant, cela n'était pas cohérent avec la relation inverse rapportée entre H. pylori et l'adénocarcinome de l'oesophage. D'autre part, les patients souffrant d'ulcère gastrique présentaient un risque 80% plus élevé de carcinome épidermoïde (SIR = 1,8 IC à 95% 1,4-2,3), soutenant l'hypothèse postulée selon laquelle la prolifération bactérienne dans un estomac atrophique peut conduire à la génération de N-nitroso composés, un facteur de risque suspecté pour le carcinome épidermoïde de l'oesophage. Dans une vaste étude de cohorte menée auprès de patients atteints d'achalasie, nous avons trouvé une forte association entre l'achalasie et le risque de cancer de l'oesophage (SIR = 10,5 IC à 95% 7,0-15,9). L'excès de risque était évident pour l'adénocarcinome et le carcinome épidermoïde, en particulier chez les hommes. Nous avons également constaté que le risque de cancer de l'oesophage était élevé chez les patients atteints d'achalasie opérés et non opérés. Cependant, il y avait des indications que le risque de carcinome épidermoïde pourrait diminuer chez les patients subissant une myotomie oesogastrique. Cette étude a montré que la chirurgie de l'achalasie n'augmente pas le risque d'adénocarcinome de l'oesophage.