Composition et activités biologiques de l’huile essentielle de Rosmarinus officinalis (Klil) de la région de Béchar
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University of Tlemcen
Abstract
Dans ce présent travail, nous nous sommes proposés d’une part, de déterminer la
composition chimique et d’autre part, d’évaluer les activités biologiques (antioxydante,
antimicrobienne et anti-inflammatoire) de l’huile essentielle des feuilles d’une plante
médicinale algérienne, à savoir : Rosmarinus officinalis qui pousse spontanément, dans la
région de Béchar (à Djebel Antar) récoltée après floraison sur deux périodes différentes.
Nous avons prélevé 36 échantillons (21 en avril et 15 en novembre 2019) sur des pieds
individuels. Les huiles essentielles ont été obtenues par hydrodistillation avec un appareil de
type Clevenger. Les feuilles de cette espèce végétale sont riches en huiles essentielles, avec
des rendements variables, allant de 1,11 à 2,49%.
La première partie est consacrée à la caractérisation chimique de l’huile essentielle des
36 échantillons de R. officinalis, par des techniques chromatographique et spectroscopique
(CPG-Ir et CPG-SM). Ayant observé des variations concernant la composition et les teneurs
des composés majoritaires, les résultats de la composition chimique des 36 échantillons ont
été soumis à l'analyse statistique qui a suggéré l'existence de deux groupes principaux, qui ont
été distingués sur la base des teneurs en 1,8-cinéole et en camphre. Ensuite, nous avons
regroupé l’huile essentielle des échantillons ayant le même profil chimique pour avoir
suffisamment d’huile essentielle et pouvoir effectuer les activités biologiques. Ainsi, nous
avons constitué deux échantillons « communelle » (EC 1 et EC 2). L’analyse a permis
d’identifier 21 composés représentant 99,1 et 98,8% de la composition totale, respectivement.
Les deux échantillons sont largement dominés par des monoterpènes, principalement des
monoterpènes oxygénés. Le 1,8-cinéole (66,9%) est le composé très majoritaire dans
l’échantillon EC 1. Il contient aussi : α-pinène (5,1%), β-pinène (6,0%), linalol (6,1%) et α-
terpinéol (3,9%), présents en quantités appréciables. Par contre, l’échantillon EC 2 est moins
riche en 1,8-cinèole (49,5%) mais, il contient une quantité plus importante en camphre (16,9%
contre 1,5% dans EC 1), suivi de : α- pinène (6,8%), β-pinène (5,1%), bornéol (5,0%) et
linalol (3,2%).
La deuxième partie a été consacrée à l’étude des activités biologiques. Le pouvoir
antioxydant a été évalué par la méthode de la réduction du radical DPPH. L’échantillon EC 2
s’est montré le plus actif, avec une CI50 de l’ordre de 21,33 ± 0,51 mg/ml, mais qui reste
nettement moins actif par rapport au composé de référence, l’acide ascorbique (CI50 = 0,02 ±
0,001 mg/ml. Enfin, nous avons testé l’activité antibactérienne de l’huile essentielle des deux
échantillons par la méthode de diffusion sur disque vis-à-vis de six souches bactériennes
(Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli, 2 Klebsiella pneumoniae, Staphylococcus aureus
et Bacillus cereus). Staphylococcus aureus s’est montré le plus sensible à l’huile essentielle
de l’échantillon EC 1, avec un diamètre de la zone d’inhibition de l’ordre de 14,0 mm, alors
qu’Escherichia coli s’est révélé le plus sensible à l’huile essentielle de l’échantillon EC 2,
avec un diamètre de la zone d’inhibition de l’ordre de 12,0 mm.
Enfin, à cause de la crise sanitaire due au coronavirus (Covid-19), nous n’avons pas pu
évaluer le pouvoir antifongique de ces huiles essentielles contre le mycélium ainsi que l’activité
anti-inflammatoire par le test d’inhibition de la lipoxygénage in vitro.
Mots clés : Rosmarinus officinalis, huile essentielle, composition chimique, CPG(Ir),
CPG-SM, activité antioxydante, DPPH, CI50, pouvoir antibactérien.